11/11/1998 – 11/11/ 2023
Il y a 25 ans, une poignée de personnes ont décidé qu’il soit créé en Afrique, une institution spécialisée dans la formation des professionnels capables de trouver des solutions aux problèmes liés à la conservation et à la valorisation du patrimoine culturel du continent. A l’époque et tenant compte de l’échec des initiatives qui ont précédé, personne ne croyait en cette idée. Et pourtant l’Ecole du Patrimoine Africain-EPA a vu le jour à la suite du programme Prévention dans les Musées Africains (PREMA), sous l’égide du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) et l’Université Nationale du Bénin d’alors.
Au nom de tous les professionnels africains du patrimoine, je salue l’ingéniosité de ces deux institutions qui ont permis à l’EPA d’avoir une assise institutionnelle. Je rends également un vibrant hommage aux pionniers de l’EPA, notamment Gaël de Guichen, Catherine Antomarchi, Terry Little et Alain Godonou qui ont concrétisé le rêve des professionnels africains. Pendant 25 ans, l’EPA a de façon continue contribué à former et à renforcer les capacités des milliers d’Africains grâce au soutien inconditionnel de ses partenaires. L’aventure n’a pas été sans difficulté. Mais je voudrais inviter les uns et les autres à retenir les nombreux succès engrangés car c’est cela qui est important. Les difficultés nous servent de leçon pour l’avenir.
Les programmes de formations, de renforcement de capacités et les programmes-projets que nous avons mis en œuvre ainsi que notre reconnaissance auprès de nombreuses institutions à travers le monde ont permis aujourd’hui à l’EPA d’acquérir une notoriété et une crédibilité à nulle autre pareille dans le domaine du patrimoine culturel en Afrique. A travers ces activités nous avons pu former environ 3000 personnes à travers 44 pays africains en 25 ans. C’est le lieu de remercier tous les partenaires qui nous accompagnent pour l’atteinte de nos objectifs.
Dans un contexte de restitution des biens culturels africains, la raison d’être de l’EPA est plus que d’actualité et demande de notre part une réponse proactive et concrète aux Etats africains.
Certes, nous pouvons être fiers de ce que nous avons réalisé en 25 ans, mais tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait, dit-on.
La célébration de ce jubilé d’argent est une occasion pour nous de mener de profondes réflexions sur l’avenir de l’EPA afin qu’elle puisse continuer d’exister pour mieux contribuer à l’amélioration du mieux-être des communautés à travers la conservation et la valorisation de leurs patrimoines culturels.
A ce titre, quelques points qui méritent réflexion viennent à mon esprit. Il s’agit :
- du modèle économique de l’EPA et la durabilité de ce modèle ;
- de la recherche et la fidélisation des partenaires ;
- de la diversification des activités ;
- du renforcement de l’ancrage institutionnel.
Je voudrais pour finir mon propos, remercier quelques-uns de nos partenaires : le Gouvernement du Bénin pour son hospitalité et les facilités accordées, la République française, l’ensemble des pays africains, l’UNESCO, l’ICCROM, le Fonds pour le Patrimoine Mondial Africain, l’Université Libre de Bruxelles, le Musée de Tervuren, etc….
Je souhaite à tous les professionnels bon anniversaire et à bientôt autour de nos différents programmes avec nos partenaires.
Bonne célébration !
Dr Franck K. Ogou
Directeur de l’EPA